
Impact pronostique du volume métabolique tumoral total dans le lymphome diffus B à grandes cellules
Commentée par Anne Ségolène Cottereau
A partir de : J Clin Oncol. 2022 Jul 20;40(21):2352-2360
L'étude visait à développer un nouvel indice pronostique chez des patients atteints d’ un lymphome diffus à grandes cellules B (LDGCB) en utilisant le volume métabolique tumoral total (TMTV) mesuré sur la tomographie par émission de positons (TEP) au 18F-fluorodéoxyglucose (FDG) pré thérapeutique et à le comparer avec l’International Prognostic Index (IPI), actuellement utilisé en routine.
La population comprenait 1 241 patients atteints d’un LDGCB nouvellement diagnostiqué, issus de trois études observationnelles (GSTT15, NCRI et SAKK) et deux essais randomisés (HOVON-84 et PETAL).
Le TMTV, permettant d’estimer la masse tumorale active, est apparu comme un facteur pronostique crucial. Les auteurs ont proposé d’utiliser le TMTV en continu, avec un modèle de spline linéaire (LSP) plutôt qu’avec un cut-off pour stratifier les patients. Cette approche statistique montre que la relation entre le TMTV et la survie n'est pas linéaire : en effet, l'augmentation du TMTV a un impact plus important sur le risque de décès pour les valeurs de TMTV inférieures à la médiane que pour celles qui sont supérieures à cette valeur. De plus, elle évite de dépendre de seuils qui peuvent varier d'une étude à l’autre, selon la population étudiée. Enfin elle permet une estimation individualisée du risque de chaque patient.
Le meilleur modèle pronostique (nommé International metabolic prognostic index ou IMPI) combinait le TMTV calculé avec la méthode de seuillage SUV>4.0 (modèle LSP), l'âge (variable continue) et le stade (I-IV). Ce modèle a surpassé l'IPI en termes de prédiction de la survie sans progression (SSP) et de la survie globale (SG), avec une SSP et SG à 3ans de 55% et 60.3% (B,E) contre 58% et 66.4% (A,D). Les auteurs ont proposé de diviser la population en trois groupes de risque avec l’IMPI (C,F): risque élevé (10 % des patients), risque intermédiaire (30 % des patients) et risque faible (60 % des patients). Ainsi, l’IMPI a permis d'identifier un groupe à haut risque de manière plus précise que l'IPI : SSP à 3 ans de 46,3 % (C) contre 58,0 % (A), et SG à 3 ans de 51,5 % (F) contre 66,4 % (D) pour l'IMPI et l'IPI, respectivement.
Une autre étude menée sur l’essai REMARC , incluant des patients répondeurs à la 1ère ligne de chimiothérapie et âgés de plus de 60ans, a proposé un model combinant un TMTV élevé (> 220 cm³) et un score d’échelle de statut de performance-ECOG ≥2 pour identifier les patients à haut risque avant le début du traitement (Blood. 2020 Apr 16;135(16):1396-1405). Ce score a été validé quel que soit l’âge du patient sur une large série coordonnée par le LYSA incluant 2174 patients (Blood Adv. 2022 Sep 2;6(23):5995–6004) issus de 2 essais prospectifs (GOYA et PETAL) et d’une série de vie réelle (Europe et Etats Unis).
Pour conclure, cette étude met en évidence le rôle essentiel du TMTV dans la stratification du risque des patients atteints de LBDGC. Le score IMPI, combinant TMTV, âge et stade améliore la stratification des patients par rapport à l’IPI, en particulier ceux à haut risque.
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