Actualités en hémato-oncologie à l’ASH 2015

American Society of Hematology
5 au 8 décembre 2015 – Orlando

Cette édition vous propose de découvrir sous la forme de reportages vidéo quelques-unes des actualités en hémato-oncologie de l’édition 2015 du congrès annuel de l’American Society of Hematology qui s’est tenu en décembre à Orlando.

Les envoyés spéciaux pour Tribune K Hémato à Orlando :
Dr Pierre Delahousse, médecin-journaliste, et Didier Allory, cadreur.

LEUCEMIES AIGUES

Abstract numéro 1 à l’ASH 2015 pour le GRAAL, avec la présentation par Sébastien Maury des résultats de l’étude GRAAL-R 2005, une étude randomisée ayant évalué l’impact de l’ajout du rituximab à la chimiothérapie chez 220 patients présentant une LAL de la lignée B exprimant CD 20. Durant cette même session présidentielle, Richard Stone rapportait les résultats d’une étude randomisée ayant inclus 717 patients présentant une LAM de l’adulte nouvellement diagnostiquée et présentant une mutation de FLT 3. Ils ont reçu en plus d’une chimiothérapie conventionnelle, un inhibiteur de multi-kinase, la midostaurine ou un placebo.

LYMPHOMES

Olivier Casasnovas rapportait durant l’ASH 2015 les résultats d’une étude du Lysa démontrant qu’il est possible de réduire la toxicité du traitement par BEACOP escaladé chez des patients présentant un lymphome de Hodgkin avancés sur les bases du résultat de la TEP après les 2 premiers cycles de traitement. Simon Rule présentait quant à lui à Orlando les résultats de la 1ère étude randomisée ayant comparé directement chez 280 patients présentant un lymphome du manteau réfractaires ou en rechute, 2 nouveaux agents, le temsirolimus et l’ibrutinib. Enfin, un an après la présentation à l’ASH des résultats de l’étude LyMa ayant évaluée l’impact du rituximab en maintenance post-autogreffe chez 299 patients présentant un lymphome du manteau, 2 analyses ancillaires ont été rapportées durant l’ASH 2015, la 1ère conduite sur 94 patients visait à évaluer la valeur pronostic du PET scan, la 2ème portait sur l’impact pronostic sur la survie sans progression de la maladie moléculaire résiduelle.

CAR-T CELLS

Nouveau champ d’investigation pour les CAR-T cells, le myélome, avec les premiers résultats cliniques de CAR-T cells ciblant l’antigène de maturation des lymphocytes B évalué chez des patients présentant un myélome réfractaire. Un impact aussi prometteur a été rapporté à l’ASH 2015 par Stephen Schuster qui a évalué l’efficacité de CAR-T cells ciblant CD19 chez 43 patients présentant un lymphome réfractaire à bout d’option thérapeutique, 30 d’entre eux ont pu recevoir les cellules manipulées.

LEUCEMIES LYMPHOIDES CHRONIQUES

Simultanément à leur publication dans le New England Journal of Medicine, les résultats de l’étude RESONATE 2 étaient présentés durant l’ASH 2015. 269 patients de plus de 65 ans présentant une LLC non traitée, sans délétion 17p, ont été randomisés soit pour recevoir de l’ibrutinib soit du chlorambucil. Dans le contexte de LLC réfractaires ou en rechutes, Andrew Zelenetz présentait à Orlando les résultats d’une étude de phase III ayant randomisée 416 patients pour recevoir soit l’association bendamustine, rituximab, idélalisib soit de la bendamustine, du rituximab et un placebo. Dans le même contexte de maladie en rechute ou refractaire, le vénétoclax, un antagoniste oral de BCL 2, a été évalué en monothérapie avec une escalade de dose hebdomadaire chez 107 patients avec délétion 17p.

MYELOME

L’autogreffe dans la stratégie de prise en charge des patients jeunes à l’heure de l’association des nouvelles molécules est-elle toujours nécessaire ? C’était la question posée par l’étude IFM 2009 dont Michel Attal présentait à Orlando les résultats finaux. Torben Plesner rapportait quant à lui durant l’ASH 2015 les résultats d’une étude de phase 2 ayant évalué le daratumumab, un anticorps monoclonal anti-CD38, en combinaison avec le lénalidomide et la dexaméthasone. Philippe Moreau rapportait à Orlando les résultats de l’étude Tourmaline, une étude de phase III dans laquelle 722 patients réfractaires ou en rechute ont été randomisés pour recevoir soit l’association lénalidomide, dexaméthasone et un nouvel inhibiteur oral du protéasome, l’ixazomib soit l’association lénalidomide, dexaméthasone et placebo. Enfin, Jesus San Miguel partageait durant l’ASH 2015 les premiers résultats cliniques de l’association d’une thérapie ciblant PD1-PDL-1 avec le pembrolizumab associé au lénalidomide et à la dexaméthasone chez des malades à un stade avancé.