ÉDITION SPÉCIALE MYÉLOME

60TH ASH ANNUAL MEETING
1 au 4 décembre 2018, San Diego, États-Unis

L’autogreffe permet-elle de rattraper les patients en rechute ?

D’après la communication orale de Goldschmidt H. et et al. Salvage Autologous Transplant and Lenalidomide Maintenance Versus Continuous Lenalidomide/Dexamethasone for Relapsed Multiple Myeloma: Results of the Randomized GMMG Phase III Multicenter Trial Relapse.
Abstract n° 253 – 60th American Society of Hematology (ASH) Annual Meeting, San Diego, Décembre 2018.

L’essai ReLApsE est la première étude randomisant une intensification thérapeutique en rattrapage contre un traitement continu avec un nouvel agent dans le myélome multiple. Dans 16 centres allemands de 2010 à 2016, 282 patients ont été inclus. Le critère de jugement principal était la survie sans progression avec comme hypothèse d’augmenter cette survie de 11 à 16,5 mois par l’autogreffe. Des patients de 18 à 75 ans, entre la première et la troisième rechute (au moins 12 mois après une première autogreffe) d’un myélome ont été inclus ; 138 dans le bras Rev/Dex x3 puis Rev/Dex jusqu’à progression (avec possibilité d’être autogreffe en cas de progression) et 139 patients dans le bras pour Rev/Dex x3 puis intensification thérapeutique par melphalan 200 mg/m2 puis revlimid en maintenance jusqu’à progression. Les patients réfractaires au lénalidomide étaient exclus de l’étude.

Le taux de réponse globale était de 82 % dans le bras avec autogreffe et de 70 % dans le bras de Rev/Dex continu après 5 cures (p = 0,04) mais le taux de meilleure réponse obtenue au cours du suivi était identique dans le 2 bras (75 % et 78 % de réponse globale, p = 0,57). Aucun décès pendant la période de l’autogreffe n’est survenu.

Au final, après un suivi médian de 3 ans, il n’a pas été observé de différence significative en termes de survie sans progression (Médiane de 18,8 et 20,7 mois, p = 0,34) et de survie globale (Survie à 3 ans : 72 % et 72 %) entre un traitement par lénalidomide dexaméthasone en continu et l’intensification thérapeutique suivie de lénalidomide en entretien (Figure 1). Cependant, près de 30 % des patients dans le bras intensification thérapeutique n’ont pas été autogreffés avec des échecs à la mobilisation des cellules souches. De plus, ce bras contenait plus de patients de mauvaise cytogénétique dont t(4 ;14) (20 % versus 10 % dans l’autre bras). Une analyse en landmark (incluant les patients à partir de l’autogreffe) retrouve une amélioration de la survie sans progression et de la survie globale surtout pour les patients de haut risque cytogénétique. Il faut donc arriver à l’autogreffe pour pouvoir en bénéficier !

Figure 1 : Survie sans progression et survie globale en intention de traiter

Alexis Talbot