ÉDITION SPÉCIALE MYÉLOME

60TH ASH ANNUAL MEETING
1 au 4 décembre 2018, San Diego, États-Unis

De la place pour le Vénétoclax

D’après la communication orale de Kumar SK et al. Phase 2 Study of Venetoclax Plus Carfilzomib and Dexamethasone in Patients with Relapsed/Refractory Multiple Myeloma.
Abstract 303 – 60th American Society of Hematology (ASH) Annual Meeting, San Diego, Décembre 2018.

L’étude de phase 2 associant vénétoclax et carfilzomib dans le myélome multiple en situation de rechute ou réfractaire a voulu tester la synergie connue inhibiteur de Bcl2 et inhibiteur du protéasome. L’objectif primaire était bien sûr la tolérance et la sécurité de cette association mais les données de réponse globale ont également été analysées. Les patients pré-exposés au carfilzomib étaient exclus de l’étude de même que les patients présentant une neuropathie périphérique grade 3-4 ou une cardiopathie avancée (HTA, arythmie, FEVG<40%). Une première cohorte d’escalade de dose incluant 20 patients a été menée puis une cohorte d’expansion avec 22 patients a été poursuivie avec vénétoclax 800 mg/j et carfilzomib 70 mg /m2/hebdomadaire avec dexamethasone 40 mg.

Dans les 42 patients de l’étude, 19 % avaient une t(11,14) et 29 % étaient de haut risque cytogénétique, 50 % étaient réfractaires aux inhibiteurs du protéasome, 62 % aux immunomodulateurs et 33 % doubles réfractaires. L’étude de pharmacocinétique du vénétoclax a montré des résultats comparables avec ceux déjà connus de l’association vénétoclax bortézomib. Une réponse globale a été obtenue dans 79 % des patients avec 38% de réponse complète ou mieux, même chez les patients doubles réfractaires (ORR 71%, RC ou plus 29 %) ; 100 % de réponse chez les patients t(11 ;14) avec 63 % de RC ou mieux  et 83 % de réponse chez les hauts risques cytogénétiques et 33 % de RC ou mieux.

Dans cette étude avec des patients sélectionnés, il n’y a pas eu de toxicités inattendues avec cette nouvelles combinaisons (19 % HTA tous grades et 5 % d’insuffisance cardiaque).

Une extension de la cohorte avec 60 autres patients est en cours pour étudier la durée de la réponse mais ces résultats préliminaires sont impressionnants en particulier pour les non t (11 ;14) (Figure 1).

Figure 1 : Taux de réponse par cytogénétique

Alexis Talbot