ÉDITION SPÉCIALE MYÉLOME

60TH ASH ANNUAL MEETING
1 au 4 décembre 2018, San Diego, États-Unis

Comparaison KRD versus VRD en première ligne : non randomisé mais significatif !

D’après la communication orale de Landgren O et al. Carfilzomib-Lenalidomide-Dexamethasone Versus Bortezomib-Lenalidomide-Dexamethasone in Patients with Newly Diagnosed Multiple Myeloma: Results from the Prospective, Longitudinal, Observational Commpass Study.
Abstract 799 – 60th American Society of Hematology (ASH) Annual Meeting, San Diego, Décembre 2018.

L’association d’un inhibiteur du protéasome et d’un immunomodulateur en première ligne thérapeutique est devenu le standard dans le myélome multiple. Cependant, il n’existe pas de données comparant directement les triplets carfilzomib lenalidomide dexamethasone (KRD) et bortezomib lenalidomide dexamethasone (VRD). Cette étude prospective longitudinale observationnelle (à partir des données COMMpass : Relating Clinical Outcomes in MM to Personal Assessment of Genetic Profile) permet d’apporter quelques éléments de réponse.  Des patients inclus dans des protocoles et des patients dits « de la vie réelle » dans 90 sites aux USA, au Canada, en Italie et en Espagne à partir de 2011 ont été analysés. Après appariement sur l’âge, le sexe, l’ISS et la fonction rénale, 151 patients ayant reçu un traitement par KRD (dont 20 % de haut risque cytogénétique) et 151 patients ayant reçu du VRD (dont 19 % de haut risque cytogénétique) en induction ont été comparés. Le critère de jugement principal était la survie sans progression.

Après un suivi de 12 mois, la survie sans progression était de 90 % dans le groupe KRD versus 78 % dans le groupe VRD, à 18 mois 87 % versus 72 % ((HR : 0,35 ; IC 95% : 0,19-0,64), p < 0,001) (Figure 1). Le bénéfice du KRD a été retrouvé que les patients aient été autogreffés ou non (Figure 2). Dans cette étude observationnelle, les données du profil de toxicité n’étaient pas disponibles mais seulement 4 % des patients dans le groupe KRD et 4,6 % dans le groupe VRD ont interrompu le traitement en raison d’effets secondaires.

Cette étude a plusieurs limites : un court suivi du bras KRD, non randomisation, et nombreuses données manquantes concernant la cytogénétique.  Des études randomisées prospectives sont en cours afin de confirmer ces résultats.

Figure 1 : Survie sans progression

Figure 2 : Survie sans progression pour les patients autogreffés et non autogreffés

Alexis Talbot